Impact des polyphénols du vin sur le système immunitaire et la réponse inflammatoire comme acteurs majeurs de prévention nutritionnelle
Porteur(s) : Université de Bourgogne
Responsable(s) scientifique(s) : Dominique Delmas (UMR Lipides, Nutrition, Cancers)
Coût total 2014 : 16 000 €
Coût total 2015 : 18 000 € (soutien FEDER : 9 000 €)
Coût total 2016 : 18 000 € (soutien FEDER : 8 100 €)
Coût total 2017 : 41 750 € (soutien FEDER : 15 300 €)
Financeur(s) : Conseil Régional Bourgogne-Franche-Comté ; Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne ; FEDER
Présentation
Depuis plusieurs années, de nombreuses études épidémiologiques ont soutenu qu’une consommation modérée de vin pourrait abaisser les risques de mortalité en particulier dus aux maladies d’origine coronarienne ou de cancers, en comparaison avec le risque observé en cas d’abstinence de consommation de vin (Golberg et al, 1999, Clin Biochem ; Renaud et al, 1998, Epidemiology). Ces effets bénéfiques peuvent être dus à la présence de polyphénols ayant un fort pouvoir antioxydant. Au vu de ces données épidémiologiques, nous avons pu montrer que parmi ces polyphénols, le resvératrol, une phyto-alexine retrouvée en particulier dans la pellicule de raisin et dans le vin, protégerait des maladies cardiovasculaires (Delmas et al 2005, Mol Nut Food Res) et serait capable de diminuer la progression tumorale (Delmas et al, 2002 Int J Mol Med ; Delmas et al, 2003 J Biol Chem ; Delmas et al, 2004 Oncogene ; Colin et al, 2009 Int J Cancer).
C’est dans ce contexte scientifique que nous avons constitué, au sein du Centre Inserm UMR866, un axe de recherche transversal animé par le Pr Delmas concernant « l’Apport des polyphénols dans le domaine de la santé ». Les objectifs majeurs étaient de mieux comprendre les effets biologiques des polyphénols issus de la vigne et du vin dans le domaine de la santé. Ainsi, nous avons pu montrer en partenariat avec le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB), que, selon le procédé de vinification, les teneurs en polyphénols contenu dans le vin varient ce qui modifie leurs effets biologiques. En effet, il apparait que certains polyphénols agissent en synergie alors que d’autres présentent des effets antagonistes dans la prévention de cancers du côlon (Mazue et al. 2014, Food & Functions).
Forts de ces résultats, nous avons développé un projet de recherche transversal en partenariat avec la profession vini-viticole afin de déterminer si les pratiques de vinification influent sur la composition qualitative et quantitative des polyphénols présents dans le vin et par voie de conséquence sur leurs effets dans la prévention nutritionnelle. La question essentielle restant en suspens, concerne l’action des polyphénols du vin sur les évènements précoces à l’origine de la survenue de maladies qu’elles soient vasculaires, cérébrales ou cancéreuses.
Ce projet fait suite à la troisième année du projet cofinancé par le BIVB visant à étudier « l’Impact des polyphénols du vin sur le système immunitaire et la réponse inflammatoire comme acteurs majeurs de prévention nutritionnelle ». Les principaux objectifs de ce projet étaient de déterminer si un mélange complexe de polyphénols comme le vin rouge, pouvait présenter des effets potentiellement préventifs notamment dans l’inflammation chronique qui est un facteur de risque majeur pour de nombreuses maladies en particulier les pathologies cardiovasculaires, auto-immunes et le développement des cancers. Cette inflammation chronique est en lien direct avec le fonctionnement du système immunitaire. Ainsi, une modulation des processus inflammatoires et du système immunitaire serait une cible de première importance en particulier pour les composés polyphénoliques du vin.
Au cours des trois premières années, nous avons pu :
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Sélectionner des vins de bourgogne ayant subi différents procédés de vinification en rouge et déterminer leur composition qualitative et quantitative en polyphénols ;
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Réaliser des extraits sec de ses vins en partenariat avec le Professeur Valérie Schini-Kerth de l’UMR CNRS 7213 de l’Université de Strasbourg, afin d’effectuer les tests biologiques au sein du centre Inserm UMR866
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Effectuer des tests biologiques à partir des extraits secs réalisés afin de déterminer si ceux-ci présentent un effet sur l’inflammation : les résultats obtenus montrent que ces extraits de vin rouge sont capables de diminuer la production de cytokines pro-inflammatoires par les cellules immunitaires, notamment l’IL-17, une cytokine majoritairement secrétée par les lymphocytes Th17.
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Déterminer si la réponse immunitaire peut être modulée par les extraits de vin rouge : les premiers résultats obtenus indiquent que ces extraits de vin peuvent affecter le processus de différenciation des lymphocytes T naïfs en lymphocytes Th17, qui sont des lymphocytes pro-tumoraux et favorisant une inflammation importante.
Ce programme de recherche doit permettre de transposer les résultats obtenus ces trois dernières années in vitro sur des modèles in vivo. Il permettra d’établir si une consommation d’extrait sec de vin rouge peut prévenir un processus inflammatoire et par voie de conséquence le développement de cancer dans des modèles in vivo. De plus, une attention particulière sera apportée sur la possible action synergique ou antagoniste des composés polyphénoliques présents dans le vin rouge en tant que substances potentiellement préventives.